vendredi 24 juillet 2015

"Entre deux mondes incertains", Jacques Sternberg, 1957

Un recueil de nouvelles, entre science(-fiction) et conscience... Les histoires ont pour décor des univers étranges, décalés,  peuplés de créatures fantastiques, indéfinissables.  Des être humains y évoluent, incertains et confus, et souvent s'y perdent. Ce sont des sortes d'anti-récits, surréalistes, bourrés d'images fulgurantes, comme par exemple, cette description tirée de la nouvelle "Arrête-toi et regarde" :
 
Alciude avait l'hiératique beauté d'une femme que l'on aurait mise en pièces pour la recréer ensuite en la greffant à des orchidées rares et des métaux précieux ; à la nuit tombante, elle devenait phosphorescente, de même qu'à l'aube il lui arrivait de changer de couleur pour virer au vert ou au violet. Mais son plus grand plaisir était de m'apparaître, quand nous faisions l'amour, entièrement transparente et je pénétrais alors, non plus dans un corps de femme, mais un mannequin de verre dont je pouvais voir les moindres organes se tordre sous les spasmes d'un véritable cyclone organique.
 
Entre Baudelaire et Lovecraft... Brillant, fascinant, magnifique  ! si psychédélique parfois que c'en est presque toxique...

 

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