"Cohn, qui ne s'appelait pas Cohn et n'était pas américain, rêvait de rivaliser d'insouciance cynique avec ces aventuriers espagnols du siècle d'or que l'on appelait picaros… […] C'était de joyeux profiteurs, sans foi ni scrupules, parasites du pouvoir sous toutes ses formes : rois, seigneurs, Église, bourgeois, gendarmes, armée. Cohn rêvait de les égaler, de retrouver cette veine vivifiante et saine d'insouciance et de rire moqueur. Malheureusement, malgré tous ses efforts, il ne parvenait pas à l'authenticité et se sentait un imposteur : il reconnaissait au fond de ses fourberies et de son tumulte intérieur un insupportable bêlement idéaliste. C'était bien la peine de fuir à Tahiti : il portait le poids du monde sur ses épaules partout où il allait et le poids était écrasant. "
Qui est l'individu qui se cache sous le nom d'emprunt de Gengis Cohn et
mène une vie de débauche à Tahiti ? Et quel passé honteux tente-t-il
d'oublier dans l'alcool et les bras de sa vahiné ?
Cynique, impertinent, politiquement incorrect, truffé de remarques inoubliables, et hilarant de bout en bout, La Tête coupable
est une des œuvres les plus lucides et brillantes jamais écrites sur ce
ramassis de faux-semblants, d'hypocrisies et d'aberrations qu'on
appelle pompeusement la "civilisation".
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